Quelques livres et quelques sites utiles pour faire de la botanique en Mayenne

De nombreux livres sont disponibles pour celui qui veut faire de la botanique en Mayenne. Ils sont plus ou moins complets, plus ou moins accessibles.

En voici quelques-uns, complétés par quelques sites Internet.

  • Pour une première approche visuelle :
Guide des fleurs sauvages de R. Fitter, A. Fitter, M. Blamey (Delachaux et Niestlé, 1ère édition française : 1976, 7e édition : 2009, 26 €).

C’est un guide bien illustré, pas très coûteux, que l’on peut facilement emporter sur le terrain et qui est relativement facile à consulter (classement par familles).

Une limite : il ne traite pas des Poacées (ex-graminées), ni des Joncacées (joncs,…), ni des Cypéracées (Carex,…), ni des fougères.

La Flore d’Europe occidentale de Marjorie Blamey et Christophe Grey-Wilson (1ère édition française : 1989, plusieurs rééditions dont Flammarion en 2003)

Elle était plus complète et plus précise dans les descriptions (petits dessins dans la marge). Elle n’est plus disponible actuellement, sauf d’occasion et souvent à un prix élevé.

La Petite flore de France, Belgique, Luxembourg et Suisse de R. Thomas, D. Busti et M. Maillart (Belin, 1ère édition : 2016, 2e édition : 2022, 39 €).

Ce guide illustré présente les principales familles et espèces communes rencontrées en France métropolitaine.

Il contient : des clés de détermination illustrées, une illustration en couleur pour chaque espèce, ainsi que des photos de la dissection d’une fleur type pour chaque famille présentée.


Cette application, bien connue, est globalement très performante et donc souvent très utile. Cependant, elle peut aussi conduire à des diagnostics totalement faux. Donc si l’utilisateur n’est pas capable d’évaluer la pertinence du résultat et de le vérifier, le risque d’erreur est élevé.


  • La flore la plus récente
Flore du Massif armoricain et ses marges de Vincent Guillemot, parue en avril 2023 (Editions Biotope, 45 €).

Ce livre couvre d’une façon exhaustive la flore du Massif armoricain, et donc celle de la Mayenne. Chaque espèce fait l’objet d’une description succincte (critères de reconnaissance, écologie…), avec une photo (parfois complétée par un dessin ou la photo d’un détail) et la carte de répartition.

La classification et les noms reprennent ceux de Flora Gallica et donc sont « à jour ».

C’est un peu lourd pour emmener en promenade (1.6 kg). Il y a peu de clés de détermination et ce n’est donc pas toujours facile de s’y retrouver, mais c’est peut-être aussi parce qu’on ne l’a pas encore beaucoup pratiquée. En tout cas, c’est une bonne référence pour tous ceux qui veulent faire de la botanique dans la région.

  • D’autres flores régionales
Flore vasculaire de Basse-Normandie, de Michel Provost (Presses universitaires de Caen, 1998, reprint en 2002, avec un supplément) (2 tomes, 30 €, prix soldé ; disponible directement auprès des P.U. de Caen).

Le tome 1 regroupe les clés dichotomiques, avec quelques illustrations.
Le tome 2 donne des renseignements complémentaires sur les différentes espèces (synonymie, biologie, écologie) ainsi que des annexes sur la systématique et la phytosociologie.

Il y a quelques espèces présentes en Mayenne qui ne sont pas traitées mais elles sont peu nombreuses (le nombre augmente évidemment si on va faire de la botanique en Vendée par exemple).

Autre inconvénient, comme elle est parue largement avant Flora Gallica, il y a des différences dans la classification et dans les noms de certaines plantes.

Nouvelle Flore de la Belgique, du G.D. de Luxembourg, du nord de la France et des régions voisines, de Jacques Lambinon et al. (Edition du Jardin botanique national de Belgique, 2012 pour la 6e édition ; 30 € par exemple, mais c’est un prix soldé).

Régulièrement réactualisée, cette flore a aussi de nombreux partisans. Les clés sont souvent proches de celles de la flore de Basse-Normandie. Quelques espèces mayennaises ne sont pas traitées mais elles ne sont guère plus nombreuses que pour la Flore de Basse-Normandie.

Là encore, la classification et la nomenclature peuvent être en décalage avec celles de Flora Gallica. Il semble qu’une nouvelle édition soit prévue pour 2024, qui comblera sans doute une grande partie de ces écarts.

Flore et végétation du Massif armoricain par H. des Abbayes et al. (1971, réédition en 2012 mais maintenant, elle est de nouveau épuisée).

Elle a été longtemps la référence pour les botanistes de la région, et nombreux sont ceux qui continuent à s’y reporter à l’occasion.

  • La flore de référence
Flora Gallica de Jean-Marc Tison et Bruno de Foucault (Biotope Editions, 2014, 89 €).

C’est la référence actuelle de la grande majorité des botanistes. Elle couvre toute la France. Elle a représenté une étape importante dans la mise à jour de la classification et de la nomenclature.

Par contre, elle est souvent très difficile d’accès pour un novice.


Les clés dichotomiques rebutent souvent le débutant :

  • au début, il faut passer par la clé des familles, puis des genres, puis des espèces. C’est fastidieux et les chances de s’égarer sont importantes. (Mais lorsqu’on a acquis quelques connaissances, on peut souvent aller directement à la famille ou au genre et plus on connaît d’espèces, moins il y a de risques de s’égarer…)
  • pour certaines familles, il faut parfois disposer des fruits pour suivre l’enchaînement complet (cas des Astéracées, des Apiacées…)
  • elles s’appuient souvent sur des critères difficiles ou impossibles à voir à l’œil nu. Une loupe est indispensable (et même parfois une loupe binoculaire, par exemple pour regarder les épillets des Poacées).

En revanche :

  • elles donnent des critères discriminants précis
  • c’est un guide pour l’observation ; elles incitent à regarder des détails auxquels on ne penserait pas – et les fleurs regardées à la loupe sont souvent très belles.

Astuce :

Pour commencer la botanique, il peut être intéressant de trouver dans un guide illustré le genre ou la famille, par ressemblance, puis à utiliser ensuite une clé de détermination pour aller plus loin. Cela permet parfois d’éviter la clé des familles, fastidieuse.


Pour faire de la botanique, une loupe de poche (grossissement 10 fois) est indispensable. Coût de l’ordre de 15 €

Pour approfondir, une loupe binoculaire devient indispensable. Compter de l’ordre de 200 € minimum pour une loupe avec éclairage intégré – grossissement conseillé : x 10 et x 20


  • Une flore très ancienne
Flore complète portative de la France, de la Suisse et de la Belgique de Gaston Bonnier et Georges de Layens

Du fait de son format commode, de ses clés accessibles, « la Bonnier » a été largement utilisée dans l’enseignement. Mais la première édition date de 1894, et la dernière réactualisation est antérieure à 1924 (année de la mort de G. Bonnier), même si elle a été réimprimée au moins jusqu’en 1986.

  • L’atlas de la Flore de la Mayenne
Atlas de la Flore de la Mayenne par C. David, M. Gerard, H. Hubert, B. Jarri, Y. de Labarre, M. Ravet (2009) – Il y a encore des exemplaires disponibles au siège de MNE, au prix de 10 € !

Réalisé par des membres du groupe Botanique de MNE et le Conservatoire botanique national de Brest. Résultat de 30 ans d’inventaire, il fait le point sur les 1 440 espèces de la flore du département, avec une carte de répartition pour la majorité d’entre elles. C’est donc un état de la flore au début du XXIe siècle, qui a une valeur historique.

Mais c’est aussi de nombreuses photos et une première partie consacrée à la présentation du département (géologie, climat), des différents types de végétation et de l’histoire de la botanique en Mayenne.


Sur le site de Conservatoire national botanique de Brest, eCalluna est une base de donnée constamment réactualisée et alimentée par de nombreux botanistes, dont ceux du groupe botanique de MNE.

Exemple ci-contre : répartition de l’Orchis bouc (Himantoglossum hircinum).


  • Un livre de botanique systématique
Botanique : les familles de plantes de F. Dupont et J.-L. Guignard (2015 pour la 16e  édition, 30 €).

Destiné d’abord aux étudiants, c’est une bonne base pour comprendre l’organisation des végétaux et avoir une vision globale du règne végétal, des mousses aux plantes supérieures.

Les dernières éditions suivent la classification proposée par l’APG (Angiosperm Phylogeny Group) qui, en se basant en particulier sur les résultats de la biologie moléculaire (analyse des séquences d’ADN), a remis en cause la délimitation de certaines familles. Cette classification est maintenant la référence, suivie par exemple par Flora Gallica et toutes les nouvelles flores qui paraissent.


 Un réseau de botanistes francophones dont le site s’adresse aux botanistes avisés ou débutants. Il offre différentes ressources : une eFlore, des modules d’initiation à la botanique, des livres numérisés, entre autres.

Ce site, renseigné par un passionné, comporte de nombreuses descriptions et photos d’espèces. Bien qu’axé sur les plantes de l’est de la France, il demeure pratique pour les espèces communes avec l’ouest.

Bien que son nom laisse penser le contraire, ce site traite d’une bonne partie de la flore française. Également créé par un passionné, et botaniste professionnel, ce site présente de nombreuses espèces, avec des photos de très bonne qualité, illustrant certains détails. Une option de comparaison permet également de voir les fiches de 2 espèces côte à côte, permettant de voir les différences.